Francois Noel de Voltaire Académicien Royal de France
Nombre de messages : 769 Duché/Comté : Cahors, Guyenne Date d'inscription : 30/10/2007
| Sujet: Éloge de Juliano di Jiuliani Ven 12 Mar - 17:11 | |
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Éloge de Juliano di Juliani Par Francois Noel de Voltaire
Il est passager, mais ses ouvrages nous restent. Il a vécu, il a travaillé pour nous, nous n’ignorons pas sa vie, nous savons ses travaux : nous venons, pour une fois, jeter un regard sur ses traits, pour connaistre comment y est tracée l’empreinte de ses labeurs, pour le distinguer, luy dont nous devons honorer le passé, et dont l’avenir promet encore qui sait de nouvelles splendeurs.
C’est qu’il sait déjà la vie. Un ciel ardent l’a mûri. La vie publique, il la connoit par la hasard. Elle fust sa course initiatique au nom du sens d’un bien commun. Constant et exemplaire, plus personne ne comptoit le nombre de ses mandats comme Duc du Berry.
Dans les époques de confusion et de sanglantes erreurs, il a su faire son choix, s’est allié à la modération armée, s’est enfermé et a combattu dans l’Anjou félon sachant voir la justice et le bien dans la Couronne de France. Il n’a échappé qu’avec peine à la mort lors de ses batailles homériques en province de Bretagne. Il vient à Paris ; il regarde autour de lui, un âge nouveau va naître.
Tout ce bruit se fit entendre jusque dans le palais souverain. On y voulut voir ce qui causait un tel éclat et s’il serait bon de luy donner les outils de son talent. Celui qui domine tout et qui redoute beaucoup aussi, voulut savoir ce que valoit cette arme qu’il se disposait à élever. Il en mesura la portée et le fit Pair de France.
La main sure qui conseilloit le Roy ne s’arresta plus que son œuvre ne fust accomplie. Grand Maître de France, elle fut loyale, et sa parole le fust aussi. Partout cette main soudaine porta le même style limpide et travailleur, nourri de la connaissance exacte des affaires du moment, et que rien ne gesna dans sa persévérance
Propre à faire les délices de la société dans laquelle il se comptoit pour rien, ses vertus étoient sincères, il étoit avec lui-même ce qu’il paroissoit aux autres. On ne lui a point trouvé de défaut, et ce qui comble son éloge, personne n’a jamais désiré de lui en trouver.
« Les paroles s'envolent, les écrits s'effacent, seuls les faits restent » Ce fut plus qu’une devise, une profession de foi.
Par là vous êtes bien digne, Juliano di Juliani, Prince de Fontainebleau, Comte de St Marie d'Oloron, Vicomte de Chenonceau, Baron de la Ferté, de ces grands protecteurs qui vous ont confié le soin de leur gloire, qui ont voulu aller à la postérité, mais qui ont voulu y aller avec vous.
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