Candidatures aux fonctions Académiques.

Le deuil blanc n'était plus qu'un souvenir. La robe d'Anne avait pris des teintes allant du gris sale au noir d'encre, son visage était maculé de noir de fumée, sur ses mains de profondes brûlures laissaient des marques rougeâtres, de ses yeux injectés de sang on ne devinait plus qu'à peine le bleu originel.
Assise à son bureau, elle n'était plus qu'un petit tas de chiffons. Une des magnifiques bibliothèques dont s'enorgueillissait l'Académie avait brûlé*. Non la moindre : celle, tout en haut du grand escalier, qui faisait le tour de la coupole ; celle où l'on rangeait les plus beaux vélins, les œuvres patiemment enluminées. Malignité ? Malchance ? Peu importait au Grand Académicien. Les coups du sort s'acharnaient sur elle à l'envi, son monde s'écroulait.
Avec ses pauvres moyens, elle avait aidé à lutter contre l'incendie, toute la nuit, mâchoires serrées à s'en casser les dents. L'on avait fait la chaîne depuis la Seine toute proche, à travers la rue, la cour, la Salle des Pas perdus, le grand escalier. Les seaux étaient passés de mains en mains. C'est en voulant sauver le parchemin le plus précieux à ses yeux, celui qui relatait la mort de son père, qu'Anne s'était cruellement brûlé. Et elle avait échoué.
Elle ne pleurait pas. Elle restait simplement assise, puant la sueur et la fumée, dans ses vêtements tachés, brûlés, incapable d'aligner deux pensées construites.
Seule.
Car au fond, quel être encore vivant se préoccupait vraiment de ce qui pouvait arriver à l'Académie ? Cet incendie, n'était-ce pas un signe du Très-haut, pour dire "Stop ! l'aventure est finie. De toutes façons, tout le monde s'en fiche, le roi ne sait même pas que l'Académie existe, la Curia vous met des bâtons dans les roues depuis toujours, les Pairs viennent de rajouter leur propre couche. Allez donc vous coucher, les couvents à Ma gloire ne manquent pas." ?

Oui... Mais voilà : il y eut un autre signe. Dans la Salle des Pas perdus se présenta quelqu'un. Le page qui vint en avertir le Grand Académicien n'en menait pas large. Ses collègues plus âgés lui avaient joué le vilain tour de l'expédier vers Anne, sachant pertinemment en quel état elle se trouvait. Le pauvre eut l'impression que la dame était devenue folle. Elle n'eut pas un geste, pas un mot qui prouvât qu'elle l'avait entendu, et le garçon s'en fut à toute vitesse.
Ce qu'il ne savait pas, c'est que les mots d'Anne avaient été étranglés dans sa gorge par une quinte de toux terrible, qui la terrassa et la laissa pantelante à son bureau, mais eut le mérite de faire surgir des larmes qui lui lavèrent les yeux. L'ennui, c'est que lesdites larmes ruisselèrent sur les joues marquées de suie, y traçant des sillons peu ragoutants.

Et parce que jamais une Cornedrue n'avait cédé ni à l'ataraxie ni à l'acédie, elle se leva, posa sur ses épaules son manteau vert, et descendit à la rencontre de la visiteuse.

Anne de Culan, Grand Académicien Royal.

Sa voix, usée, brûlée par les affres nocturnes, n'avait de cornélien que le croassement. Sous ses bottes rendues en l'état de cothurnes, le pavé sonnait mat en écho chancelant.

Pardonnez ma vesture. Un incident en a dérangé l'ordonnance. Hélas, la bienséance s'en trouve quelque peu dérangée à son tour.
Quel institut ferait l'objet de vos vœux ? Souhaitez-vous visiter d'abord notre institution ? Je puis vous bailler un jeu de clefs, mais vous engage vivement à ne point monter trop haut dans l'escalier. Il nous faut d'abord procéder à quelques travaux...






*[HRP : le Wiki a disparu, sans que nous puissions comprendre comment ni pourquoi. Des années de patientes recherches, des heures et des heures de travail se sont envolées.]

Lors que les portes s'ouvraient et se fermaient, des courants d'air apportaient au nez d'Asphodelle un relent âcre et piquant de bois et matières brulés.
Elle n'avait pas vraiment fait attention, lorsqu'elle est arrivée à proximité du batiment, son cheval avait caracolé dans une flaque et elle avait passé le reste du peu de chemin qu'il reste à regarder ses vêtement voir si elle n'était pas tâchée.

Mais maintenant qu'elle fronçait les sourcils en se concentrant, elle trouvait au lieu une ambiance étrange.
Une tristesse, un quelque chose de nostalgie et d'affres, de ces atmosphères dont on sent dans l'air, un "je ne sais quoi" d'irrémédiable et qui sentait la crainte et le chaos...qui sentait le feu...surtout.

Ce que vit ensuite Asphodelle dans son uniforme de Préfet - elle avait eut une visite de travail plus tôt, et s'était décidée sur un coup de tête à réaliser l'objet d'un désir qu'elle nourrissait depuis que son Amour, Philippe de Plantagenêt, lui en avait réveillé la nature il y à de cela deux mois - la bouleverse proprement dit.

Ce n'était pas la tenue, ce n'était pas la salissure ou les couleurs...ce n'était pas cette cape fragile, posée sur une brindille qui d'un instant à un autre semblait être prête à être brisée, non c'était l'expression du regard, l'allure et ces épaules qui portaient le poids du monde. C'était cette brume de désespoir qui semblait suivre comme une ombre la silhouette gracile de la jeune femme qui descendait les escaliers.

Il y avait dans ses pas, des kilos de laine enchevêtrée dans ces jambes. C'était visible!! c'était palpable! La force de marcher, d'avancer, et bientôt ... de parler.

Une voix cassée...un fond de larmes diluées dans une poussière noire. C'était la remontée électrique mais puissante du chagrin...c'était la déferlante de la tristesse, du désespoir, mais bien pire : de la désespérance.
C'était l'amer acide et trop salé à la fois qui envahit son coeur, puis prends possession comme un lierre de la Faucheuse, la gorge, les bras qui se crispent, le cerveau qui ploie et panique, les jambes qui tremblent, puis le ventre qui en dernier, se serre à en devenir dur et douloureux...Les larmes alors, déchainées, se pressent en vagues révoltées dans ces yeux plissés sous ce trop-plein de lassitude et de blessure intérieure.

Les éclats s'envolent...les espoirs se fracassent...chaque chagrin désespéré est la cause d'un clou que méchants, ou bien coups du sort, ou encore injustice, plantent dans le couvercle du cercueil de notre innocence, de notre goût de vivre. C'était la face sombre de la vie...celle qui nous torture.

Asphodelle avait écouté le chagrin de son ami Guy, que l'épouse encore tant aimée avait abandonné.
Asphodelle avait ressenti le tremblement de son Major Azalniole qui venait de perdre son amie.
Asphodelle avait pris part au sentiment de tristesse de son Lieutenant Victoire, que son fiancé avait laissée sans nouvelles.

Asphodelle vivait chaque jour, avec ses propres peines. Sa peine de ne pas voir aussi souvent qu'elle le voudrait, son ange et celui qui l'avait fait renaître à la vie humaine, à qui elle devait ce jour d'être femme et non machine, attendant le temps que ces jours qui les séparent...de pouvoir se fondre en lui, et lui murmurer des "je t'aime" en lui faisant jurer de ne jamais l'abandonner.

Il y eut un fond de mutinerie qui surgit de son coeur. Un fond incontrôlable et incontrôlé de colère et de rage!!
Assez!! assez Infortune!! assez vilainies de la vie!!! allez-vous vous taire?! allez-vous nous laisser en paix?! allez-vous enfin nous laisser goûter plus de joies que de larmes?!!! C'EST ASSEZ DE VOS INIMITIES INFERNALES!!!! ASSEZ!!!!!!!!!

Asphodelle n'entends guère l'invitation, son regard vert menthe, encadré de cheveux auburn aux teintes de hennés qui se mélangent, est absorbé de force intérieure, de détermination, mais aussi de peine et de compassion autant que d'amour affligé.

Elle se jète littéralement sur la jeune femme, mains levées, qui encadrent les joues de Anne avec douceur.
Elle plonge son regard dans le sien, et donne autant qu'elle peut de courage, de force. Elle était habituée, même épuisée, et même abattue à l'extrême, à trouver assez de force et de volonté en elle pour en distribuer aux siens si besoin. Elle était un Chef, c'était en elle.

Puis elle prends un mouchoir blanc brodé, et essuie avec un sourire encourageant les larmes qui ont raviné de traces pures ces contours sombres.

Il n'y avait plus de doute sur la nature de la tragédie, au regard de l'état des habits...mais également de sa peau blessée!!

Asphodelle les osculte...y avait-il ici une infirmerie? peut-être...mais si celle-ci avait brulé? et s'il n'y en avait pas? Sûrement des médecins aussi...son propre fiancé en était un...mais où était-il à cette heure? elle ne sait pas s'il se trouve dans l'édifice.
Anne avait assez combattu...elle était un soldat après une bataille, c'était un message auquel Asphodelle était habituée.

Elle hèle sans attendre un page agité visiblement abattu lui-même mais encore dans l'idée de s'activer après la guerre.

Ola!!? Pouvez-vous je vous prie!! aller me chercher ma sacoche de cuir rouge, accrochée à ma selle qui est sur ma monture? Elle rajoute à son intention : ma monture s'appelle Jéricho Saint-Louis...appelez-le il hennira très surement, il s'agit d'un Lusitanien de robe argenté!! Je vous remercie bien par avance...

Le page était heureux d'aider...il y court.

Elle se retourne vers Anne, en lui serrant les mains :

Il vous faut des soins, et du repos. Mon affiliation peut attendre un peu : occupons-nous déjà de ce qui s'effondre avant de continuer à bâtir. Je vous prie de me conduire à un bureau où un canapé ou une méridienne vous permettront de vous allonger un instant ou en tout cas, de vous asseoir avec confort.

Il y avait quelque chose, dans le regard et l'intonation de voix d'Asphodelle, qui ne souffrait pas de mots à rétorquer ni d'admonestations.

Anne était Grand Académicien Royal. Et Asphodelle était Préfet des Vidames.
L'Académie a besoin de Anne, Anne doit penser à se ressourcer avant de recouvrir les forces nécessaires pour se battre de nouveau. Mais là, il était assez, et elle devait se recentrer sur elle-même, en laissant quelqu'un d'autre prendre un peu la suite des évènements, en tout cas immédiats. Elle faisait avec Anne ce que Son Eminence Rehael, son Cardinal Connétable faisait avec elle-même, à la grande différence qu'Asphodelle n'était en rien la supérieure d'Anne, mais bien au contraire sa future subordonnée et disciple.

Asphodelle reprends sa voix ferme, courtoise, mais déterminée : Qu'on prépare un bain et qu'on aille chercher des vêtements propre à Son Excellence de Culan!! S'il vous plaît, est-ce possible? Merci!!

Elle se tourne de nouveau vers le Grand Académicien, d'un sourire rempli d'optimisme et de sérénité :

Ensemble, nous allons préparer "la riposte"...mais avant de nous occuper de l'Académie, occupons-nous de son Chef.

Anne était pétrie de courage et possédait une grande force intérieure pour tenir un choc qui paraissait incommensurable dans ses yeux. Elle était venue l'accueillir malgré tout, et avait, même si sa voix était brisée autant qu'a l'air de l'être son coeur, répondu aux obligations de sa fonction, devant une étrangère. Anne était un grand meneur.

Mais Asphodelle savait que les meneurs jusqu'au bout se malmène.

Je suis Monseigneur Asphodelle di Césarini, Préfet des Vidames de la Garde Episcopale....elle lui épargne la liste des Gardes étrangères. Mais pour vous, appelez-moi Asphodelle. Allons-y voulez-vous?

Après le désastre, il était temps de poser les nouvelles pierres de l'espoir. Sainte Kyrène aidera sa fille. Asphodelle sait que Kyrène approuve. Asphodelle aidera l'Académie.

Asphodelle s'arrête un instant...

La voix? elle y pense un peu puis se dit : tiens? quelle idée intéressante...la voix...

Le Grand Académicien ne pouvait pas savoir qu'elle venait d'aider la Préfète.
Entre ses moments difficiles de lutte dans son travail, et l'absence de son Fiancé, elle avait besoin de se dissocier. Une voix dissociait à merveille l'esprit, de l'âme, du corps...être une image, un bruit, un son...parce qu'un bruit ou un son ne souffre d'aucune façon, si ce n'est éventuellement après un concert de Mick Jagger, mais Mick n'existe pas encore...sinon Asphodelle serait probablement une rockeuse d'ailleurs.

Elle voulait combattre encore...mais le chagrin commençait à vouloir reprendre possession de ses membres, pour l'annihiler et la tuer bien-sûr...parce que les grand chagrins vous submergent et quand on a assez de force, on peut survivre sous leur vague monstrueuse, mais sinon, il arrive que l'on décroche. D'ailleurs n'utilise-t'on pas l'expression "mourir de chagrin"?

Mais elle était encore sur son rocher, l'Asphodelle. Comme une moule, ou une huître, on appréciera la comparaison peu flatteuse, en attendant, une moule ou une huître, ça a peut-être un petit cerveau - ça en a un d'ailleurs? - mais ça s'accroche à la vie. D'autres ont beaucoup d'intelligence, mais si peu de volonté...

Pendant qu'elle prodiguera quelques soins au Grand Académicien, Asphodelle alors, lui parlera de son projet. Ne tombait-il pas à pic?

Ils avaient élaboré ce projet avec Philippe, et il avait jusqu'à dernières nouvelles tellement de joie à l'idée de le concrétiser. Mais elle ignorait s'il voulait encore y prendre part.
Elle prendra les devants sans lui, et il la rejoindrait en route s'il y tient. Enfin s'il revient un jour...ah non!! pas encore ces questions!!

Les idées fixes...c'était vraiment des tiques : v'la que j'te pompe le sang et à la place, j't'innocule un virus.

La Peste soit des idées fixes!! Peste soit de l'amour! et Peste soit des tiques aussi...Peste soit....

Agir. Sinon périr. Parce que de l'aimer elle ne peut, pour l'instant, pas cesser encore.

On l'avait prévenu que les longs voyages ne sont pas de tout repos. Qui plus est, à dos de mule. Dans c'est cas là, c'est les pire de tous. Il fallait subir les moindres bosses de la route aux pavés déconfits et fatigués. Tel était le choix de notre homme. On lui avait dit d’œuvrer pour la couronne en dehors de sa province, et sa décision fut celle de rejoindre l'académie. Non sans mal, comme nous venons de le préciser. Mais surtout la suite qui sera douloureuse. Lui, qui était de nature joviale et ayant un penchant manifeste pour tourner tout et toute chose en dérision, notamment sa personne. Comment allait-il se comporter en ce lieu. Et ceci le tracassa tout le long du chemin et bien plus encore. Puisqu'une fois devant la bâtisse et au sein de la salle des pas perdus, ses interrogations étaient encore là. Présentes et assassines. Comment se tenir ? Comment être ? Et au final, la meilleure façon de paraitre est de se montrer tel que nous sommes.

Citation :

A la Grande Académicienne Royale,

Addisiàtz,

Nul besoin d'adjoindre à la présente quelconques enluminures que seule la belle langue d'Oil sait peindre sur nos pages volatiles et éphémères. Nenni. Je me présente avec toute la modestie du monde au sein de ce lieu prestigieux. Je ne suis qu'un enfant devant l'antre du Savoir. Néanmoins, l’innocence qui vient de paire avec ma condition m'offre la félicité d'une missive aux champs de coquelicots qui fleurissent à la pointe de mes mots. Adoncques, je puis me permettre de mettre en avant toute l'inexpérience qui m'habite avec une facilité déconcertante quand j'appuie ce propos avec la force de ma motivation, de mes convictions et de mon humble savoir.

Ma Grande Académicienne Royale, Vous êtes sans doute désireuse de connaitre mes souhaits d'affectation dans le cas où ma candidature serait retenue. Et bien, ma nature m'impose l'académie politique avec toutefois une envie d'aider, si possible, celle de linguistique puisque je parle, à mes heures, un peu l'Occitan et j'ai quelques notions d'Arpitan. Ce qui, semble-t-il, peut vous intéresser.

Je n'ai point de grands projets à soumettre. Je désire juste apporter ma pierre à l'édifice même si icelui est en dormance comme vous avez pu me le signifier.

Coralamente,
Valium (Nom Ig : Valium)

Fa lò Dimars Vint e dos del mes de Agost MCDLX

Anne ne s'était pas vraiment remise de l'incendie. Oh ! ses brûlures avaient fini par guérir. Et elle s'était battue. Elle avait cherché le responsable, fouillé partout en quête de techniques permettant de restaurer les superbes volumes abîmés. Mais rien. Il avait fallu se résigner : le fleuron du Royaume n'était plus.
Ce fut dans le temps où elle désespérait que le Très-haut lui adressa un signe : elle eut l'insigne honneur d'entrer à la Curia, en tant que Premier Secrétaire d'Etat. Elle mesurait l'étendue de sa chance, se donna à fond, comme en tout ce qu'elle entreprenait. Mais elle évita désormais l'Académie.
La seule vue de la Coupole dévastée, au-delà des toits, quand par hasard elle portait ses regards par quelque fenêtre du Palais, la rendait si triste qu'elle n'avait d'autre recours que de se précipiter dans le plus proche oratoire, et de prier, prier, mêlant dans ses suppliques tous ses défunts, son frère, ses parents, son époux ... et l'Académie.

Quand elle avait reçu la missive d'un certain Valium, elle avait répondu, après un délai convenable. Puis, à son corps défendant, elle avait oublié... Ce n'était pas sa faute. Chaque fois qu'on évoquait l'Académie, elle tirait un rideau mental, interposait entre elle et l'odieux souvenir des flammes un bouclier infrangible. Mais le sieur s'accrocha. Anne ne pouvait plus reporter, à moins de passer pour ce qu'elle n'était pas. Elle franchit la Seine, seule, regard fixé à deux toises en avant sur les planches du Pont-Neuf, sourde aux appels des marchands installés près des parapets. Elle traversa la cour pavée, monta la volée de marches, entra dans la Salle des pas perdus. Elle se sentait aussi vide que cette salle.
Ce fut là qu'elle prit connaissance de cette missive qui l'attendait depuis des semaines. Ce fut là aussi qu'elle répondit.

Citation :

Messire,

Le Très-haut vous envoie à nous en un moment bien triste. La gloire passée de notre Académie n'est plus : la malignité des Grands de ce monde, jointe à celle du Sans-nom, en est venue à bout.
Mais s'il vous prend désir d'en relever le nom, vous êtes icelieu bienvenu.
Le porteur de la présente vous remettra les clefs de l'Institut de Politique et de celui de Linguistique. Je vous engage à prendre au plus vite contact avec Messire Walan, Académicien en chaire de Politique, afin qu'il guide vos premiers pas. Vous devrez les faire seul à la Linguistique, qui se trouve orpheline depuis le décès de notre collègue Dame Lysl.

Recevez, Messire, les salutations de

Anne de Culan
Grand Académicien Royal

C'en était trop. Elle reprit incontinent le chemin du Louvre.

Le Languedoc étant loin, Enzo avait fait envoyé un coursier pour mener un message avant de se rendre sur Paris.

Citation :

À qui de droit,
De nous, Enzo, Seigneur de Falmignoul

Nous, Enzo, Seigneur de Falmignoul et Grand Escuyer du Prince de Dinant, par la grasce de Dieu, à ceux qui verront et liront cette lettre, Addisiàtz !

Par la présente, nous faisons acte de candidature pour oeuvrer au sein de l'académie royale d'histoire à laquelle nous avons envie d’œuvrer et d'apporter nos recherches. Toutefois, il faut peut-être savoir que nous avons de grande affinités avec le militaire, sur lequel nous avons plusieurs connaissances.

Espérons que nostre volonté d'intégrer l'Académie Royale sera accepté,

Faict à Montpellier, le Vingts troisième jour du moy de Septembre moy de l'an de grasce 1460.


Enzo,
Seigneur de Falmignoul
Grand Escuyer du Prince de Dinant

[En attente du jeu de sceaux]

Se pouvait-il que le Très-haut eût entendu ses prières ? Après tout, Il avait cette réputation de n'être sourd qu'aux appels des maudits, et encore... Toujours est-il qu'un nouveau candidat se présenta, un mois après le précédent, alors qu'on n'en comptait plus depuis bien longtemps. Il faudrait le recevoir.

Citation :

Messire,

Le porteur de la présente vous remettra en même temps un jeu de clefs qui vous ouvrira les portes de nos instituts. Votre choix pourra ainsi s'opérer en toute connaissance de cause. Vous voudrez bien me faire connaître la date de votre arrivée à Paris, afin que je recueille par moi-même votre avis.

Recevez, Messire, les salutations de

Anne de Culan,
Grand Académicien
Premier Secrétaire d'Etat

Le Languedoc étant loin, Enzo avait fait envoyé un coursier pour mener un message avant de se rendre sur Paris.

Citation :

À Anne de Culan,Grand AcadémicienPremier Secrétaire d'Etat
De nous, Enzo, Seigneur de Falmignoul

Addisiàtz !

Par la présente, nous faisons acte d'avoir reçu vostre missive.Nous pourrions être présent dans une douzaine de jour à partir de ce jour. Le temps de quitter Montpellier et monter jusqu'à Paris.

Que le Très-Haut vous garde,

Enzo,
Seigneur de Falmignoul
Grand Escuyer du Prince de Dinant

[En attente du jeu de sceaux]

[Yop ! Sur ce forum si, la "rencontre" ou bien forum officiel ? Perso, je préfère les offs' mais je ne sais pas comment vous fonctionner ici.]

[HRP : tout le travail se fait ici, et était mis en page sur le wiki ... dont il ne reste plus que les deux petits livres en haut des pages du forum. Tout a disparu.
Si vous préférez le forum officiel, pas de problème. C'est ici : il faut être connecté au forum1./HRP]

[HRP : Pour faire un RP qui pourrait être sympathique, je vais le faire arrivé sur le forum officiel ! Merci.]

Un cavalier en armes et armure descend de sa monture dans la cour de l'académie, puis se rend dans la salle des pas perdus, pendant que son compagnon, un écuyer probablement, ou du moins ce qui y ressemble fort, garde les chevaux. Avisant un huissier, sans doute placé là pour renseigner d'éventuels visiteurs, il s'adresse à lui sans plus de cérémonie.

Adio l'homme,

Je suis Kehl Berger, et bien que je n'ai jamais mis les pieds dans cette ville, la réputation de cette académie est parvenue jusque dans les terres de Gascogne, où ma troupe et moi sommes actuellement en garnison. Je viens ici au nom d'un vieil ami, Bastien de Louhans. J'ai ici sa candidature pour l'institut d'histoire. Est-ce possible de la faire parvenir à qui de droit ? Une certaine dame de Culan pourrait être intéressée je pense, on m'a dit que c'était elle qui était en charge de l'académie. Nous sommes en garnison à Dax jusqu'à ce qu'on nous envoie ailleurs, mais sommes et resterons des sujets du saint empire romain germanique. Il n'est pas dit que ça posait un problème par rapport à l'académie, et notre allégeance politique n'ayant rien à voir avec nos positions sur la culture, nous qui sommes des francophones, sire Bastien a pensé que ça valait la peine de vous contacter.

Dois-je attendre une réponse, où enverrez-vous un courrier en Gascogne ?

Kehl tend un courrier scellé à l'huissier.

Citation :

A qui de droit,

Moi, Bastien de Louhans,
Seigneur légitime de Tossiat,
Condottiere dans les armées du prince de Pontoise

Je fais ici acte de candidature pour l'institut d'histoire de l'académie royale de France. Bien qu'étant sujet de l'empire, c'est dans le royaume de France que je vit, et probablement dans le royaume de France que je mourrais. Depuis quelques années je donne occasionnellement des cours à l'université impériale, à Aix-la-Chapelle, et je pense donc avoir une assez bonne expérience des problématiques que rencontrent les copistes. J'interviens principalement en histoire, mais aussi en sciences et techniques, notamment en ce qui concerne la poudre noire et la chirurgie militaire. Cela dit je me suis intéressé à quasiment tous les domaines de la connaissance, bien que de façon moins approfondie que les deux premiers : j'ai même regardé ce que les arcanes du gouvernement et de la hérauderie recelaient vraiment, malgré mes grandes difficultés avec ces deux univers. J'admets avoir été banni de ma propre terre par la hérauderie de mon pays, qui refuse que je porte mon titre, et être de plus affecté d'un mépris absolu pour le royaume qui est sensé être le mien.

Vous n'avez cependant pas à craindre que je me heurte avec les autorités politiques ou héraldiques du royaume de France : j'ai croisé déjà un assez grand nombre de leurs membres, depuis le temps que je sert dans l'armée française, et il n'en est jamais rien ressorti de déplaisant pour qui que ce soit.

Fait en le campement de Memento Mori à Dax,
Le 16e jour de l'an de grâce 1460

Malgré les poussières qu'on ne prenait plus depuis des mois, et qui formaient sous les pas, dans les corridors vides, un long tapis feutré ; malgré les toiles d'araignée qui garnissaient, soyeuse doublure, rideaux, portières et tapisseries ; malgré, surtout, l'horrible odeur de brûlé qui flottait partout, s'accrochait aux pierres vénérables et imprégnait les boiseries mal cirées, il ne se passait pas de jour qu'Anne ne se rendît au Palais des Académies, quand elle était à Paris. De sa maison de la rue Neuve-du-Petit-Pont, elle en voyait la coupole. De son bureau du Louvre, situé sur l'arrière, il lui suffisait de traverser un corridor et de se pencher un peu pour l'apercevoir.
Les jours avaient passé, portant rarement leur lot de surprises. C'était vide, c'était morne, c'était terne. L'huissier chenu qu'elle entretenait encore ici, sur sa cassette, vieillissait doucement, son bel uniforme aussi, et plus encore le chien dormant tout le jour à ses pieds.

Et ce jour-là, il écoutait un visiteur.

Dois-je attendre une réponse, où enverrez-vous un courrier en Gascogne ?

Anne de Culan, Grand Académicien Royal.

Anne venait de fouler, à pied, le pavé de la cour. Elle était plus préoccupée de garantir des boues le bas de sa vesture de deuil que de maîtriser l'élan qui l'avait portée en avant en trouvant ici autre chose que des fantômes.
Elle prit le courrier et, sans même attendre d'être dans son bureau, le décacheta tout en traversant la Salle des Pas perdus.

Attendez la réponse, je vous prie.

C'était bien de l'allégresse qui l'habitait. Elle lut la missive ... et sa déception fut à la hauteur de son espoir. Son pas s'alentit tandis qu'elle montait le grand escalier, s'installait à son bureau de l'Institut des Lettres - le seul de tout le vaste bâtiment où l'huissier sénescent consentait encore à faire un semblant de ménage - et rédigea la réponse.

Citation :

Messire,

Le porteur de la présente vous remettra une clef qui vous permettra de vous promener partout en notre pauvre Académie, laquelle a bien de la peine à se remettre de l'incendie qui la ravagea. Ne prenez point ombrage des poussières ni du vide, ils ne m'ont jamais effrayée, et je gage qu'ils trouveront en vous bien plus vaillant soldat que j'aie jamais pu l'être.
Il faut cependant dès à présent que vous soyez bien conscient d'une chose : en l'état actuel de nos statuts, l'Académie Royale est "de France", et ne saurait compter comme Académiciens que des sujets de France. En revanche, les portes en sont ouvertes à toute personne qui désire y œuvrer comme copiste.

Recevez, Messire, les salutations de

Anne de Culan
Grand Académicien Royal

Elle prit soin de revêtir, avant de redescendre, son manteau vert d'Académicien. Il ne serait pas dit qu'Anne de Culan dédaignait les charges à elle confiées.

Voici, Messire, pour votre maître : ma réponse, et les clefs.

La Bretonne fit conduire sa carriole jusqu'au porte du Palais des Académies, curieuse de nature et férue de connaissance, elle avait dans l'idée de se forger un solide savoir en histoire, les contes et récits l'intéressée pareillement, mais l'histoire a ce pied dans la réalité que le reste n'a pas. Et Aelia a toujours préférer le rêve a la réalité.

Il semblait qu'il fallait mander valet pour pouvoir entrer, alors Aelia plissant le nez, prit la plume.

Citation :

Aux Maistres Académiciens,

Moi, Aelia Prigent, par le présent plis, fait acte de candidature pour l'Académie des belles lettres. Etant bourgeoise d'origine bretonne mais habitante du Domaine royale, j'aimerais apporter la connaissance des Finistères aux archives royales, car nul ne peut prétendre ignorer ses voisins, et les connaitre permet assurément de mieux les comprendre.
Ainsi, s'il est possible d'oeuvrer pour vous, rassemblant les contes, les récits et les hauts fait pour les ajouter aux enseignements des universités du royaume, je serais fort aise de vous aider dans cette tâche.

Avec mes sincères salutations & sentiments respectueux,
Aelia Prigent.

Le plis fut plier, et confier au main d'un valet de pied. Aelia quant a elle, s'en fut attendre au chaud dans sa voiture, hors de question de rester a se geler les orteils en compagnie de ce garde douteux.