Candidatures aux fonctions Académiques.

'jo... Bonjour ! Y a-t-il quelqu'un par ici?

Anne revenait de la bibliothèque, le front barré d'une ride de contrariété. Un copiste un peu trop zélé avait dérangé l'ordonnancement de certains volumes, et elle ne s'y retrouvait plus. Combien de fois devrait-elle rappeler qu'on ne touchait à rien sans l'aval d'un Académicien ?!
Elle avait les nerfs à vif. Son mari, loin de se remettre de sa blessure, ne quittait plus son lit à l'infirmerie du couvent où il était entré dès le lendemain des noces. Cédant à ses pressantes instances, le père supérieur avait enfin donné l'autorisation à la toute jeune femme de se rendre à son chevet, le samedi suivant. Depuis, elle se rongeait les sangs. Elle voyait dans cette acceptation un fort mauvais présage.
La voix, en provenance de la salle des pas perdus, sonna désagréablement à ses oreilles. "Y a-t-il quelqu'un ?"... Évidemment, qu'il y avait quelqu'un. Il y avait toujours quelqu'un, à l'Académie. Elle-même, par exemple. Sauf qu'elle n'avait pas envie de voir qui que ce soit. Elle avait juste envie d'appeler Bacchus, de faire atteler, et de foncer le plus vite possible à Vienne.
Les envies, le devoir... La fille de Valatar rougit d'avoir seulement hésité.

Bienvenue en l'Académie, Dame.

Elle allait se présenter, quand elle reconnut la dame, croisée dans une taverne de Vienne des années auparavant, quand elle était encore enfant. Du même coup, elle se rendit compte que la chemise rouge, loin au-dessus de sa tête, à la commanderie des Dames Blanches, c'était elle aussi. En revanche, si la silhouette s'intégrait maintenant au souvenir, Anne aurait été incapable de lui donner un nom.

Anne de Culan, Académicien en chaire des Belles-lettres. Que puis-je pour vous ?

Une fois son appel lancé, elle s'était adossée à un mur et avait attendu, les bras croisés, que sa voix fasse le tour de la bâtisse jusqu'à ce qu'elle tombe dans une oreille qui réagirait.

L'oreille en question se pointa quelques courtes minutes plus tard, la vision du petit bout de femme dont elle faisait partie détachant le Baile de son mur aussi surement qu'un coup de raclette rageur sous une tarte réticente... Celle qui se présente partout comme garde-du-corps parce que c'est la meilleure couverture sociale, s'avança vers celle qu'elle reconnut immédiatement comme la fameuse Anne, non pas parce qu'elle se souvenait de quoi que ce soit, sa mémoire visuelle lui jouant parfois des tours, mais parce qu'un pilier nocturne de taverne lavalloise lui en avait parlé quelques fois, et que ben, il n'y avait pas deux gamines pareilles dans cette vénérable institution...

Elle retint de justesse la grimace qui menaçait d'éclore sur ses lèvres, repensant aux mots qu'elle avait dit ce soir-là, et se redressa de tout son long, c'est-à-dire pas beaucoup, quand ladite Anne lui souhaita la bienvenue. Sa première pensée fut pour une Grande, un truc du genre "haaan.... ils sont tous polis comme vous... J'vais faire comment pour m'en sortir, moi?...", mais ses craintes étaient injustifiées, et sa langue, bien conditionnée par quelques années de jeunesse dauphinoise, répondit machinalement, ou presque...

Merci de votre accueil, m'...Dame Anne. Moi c'est Baile, et je viens assouvir mes pulsions de saint bernard refoulé...

Charmante entrée en matières... Pardon m'dame Académicienne, j'fais d'mon mieux...

Peut-être pourriez-vous me dire si l'Académie a besoin de bras ou de cerveau dans un quelconque Institut? Non mais parce que si je m'écoutais, j'irais partout hein? Mais comme on m'a laissé comprendre que ça n'était pas vraiment possible...

Arrête de parler, ma Baile, arrête de parler... Et la lèvre inférieure se fait violemment mordre par des dents en parfait santé pour l'époque, et les noisettes restent fixées sur ce visage rouge d'elle ne savait quelle émotion cachée, et les pensées s'en vont, elles, vagabonder à travers les Instituts jusqu'à atterrir bizarrement dans celui de Lexicographie, en se demandant si la ruche manquait d'ouvrières, là-bas, ou s'il fallait aider une autre fourmilière ailleurs...

La "dame à la chemise rouge", comme Anne l'appelait en son for intérieur, lâcha l'appui du mur pour se présenter à son tour.

Merci de votre accueil, m'...Dame Anne. Moi c'est Baile, et je viens assouvir mes pulsions de saint bernard refoulé...

Un tantinet surprise, Anne haussa le sourcil. Norf de norf ! Une succession de mots qu'elle connaissait, certes, mais dont elle n'était pas sûre de bien comprendre le sens. "saint bernard", surtout. La dame se comparait donc à un chien de garde ? Son frère Gabriel lui avait raconté l'histoire de ces moines, du côté de Sion, qui élevaient de grands chiens pour se prémunir des brigands. C'était peut-être ça, sa fonction chez les Dames Blanches. Ça expliquait sa place en haut des murs de la barbacane, en tout cas.

Peut-être pourriez-vous me dire si l'Académie a besoin de bras ou de cerveau dans un quelconque Institut? Non mais parce que si je m'écoutais, j'irais partout hein? Mais comme on m'a laissé comprendre que ça n'était pas vraiment possible...

Le terrain était déjà moins glissant, si bien que le sourcil redescendit à sa place normale. Un sourire vint même éclairer les traits juvéniles.

Votre enthousiasme fait plaisir à voir, Dame Baile. Un copiste ne peut en effet être rattaché qu'à un institut, mais rien ne l'empêche de donner la main dans un autre, si ses compétences et ses disponibilités le lui permettent.

A propos de disponibilités, elle-même n'en avait guère, ce jour-là. Elle devait absolument prendre la route au plus tôt, pour être à temps à Vienne. L'inquiétude voila de nouveau les yeux bleus, le petit visage redevint grave.

Le plus simple, c'est que vous exploriez les divers instituts. La plupart des portes sont fermées, mais cette clef vous les ouvrira.

Elle n'avait pas le temps de remonter dans son bureau chercher une clef. Elle tendit donc la sienne, dont elle n'aurait pas besoin dans les jours à venir.

Prenez le temps qu'il vous faut. Vous pourrez remettre la clef à un des huissiers, quand vous aurez pris votre décision. Un de mes collègues vous donnera alors le trousseau adéquat.

Déjà, elle rejoignait en pensées HdB, à des lieues de là. Sa main se porta machinalement à la bougette pendue à sa ceinture, où elle avait serré la recette d'un remède, glanée dans un vieux manuscrit déposé à la bibliothèque. Tout serait tenté.
Avec un sourire d'excuse, elle prit congé de la postulante.

A vous revoir bientôt, Dame.

Elle avait pris la clé que lui tendait l'Académicienne, avait lancé un "Merci" tout simple, acquiescé de la tête quand elle lui a dit "à bientôt" en gros, puis était restée là, presque plantée dans le sol de la pièce, à regarder la jeune fille s'éloigner, tout en se demandant par quel bout de l'Académie elle allait commencer pour assouvir sa curiosité.

Finalement, elle opta pour la seule solution possible pour qui connaissait un peu la Baile: elle décida de vérifier si, par le plus pur de tous les hasards, la clé qu'elle serrait fermement dans sa main n'ouvrait pas le bureau d'une Grande. Elle plongea dans les méandres des couloirs un peu comme on plongera un jour au fond des océans pour découvrir d'éventuels trésors, et tâtonna des yeux jusqu'à ce qu'elle tombe sur l'inscription qu'elle cherchait.

Un peu hésitante au début, par un reste de pudeur et de bonne éducation, elle finit par coller l'oreille contre la porte de Sindanarie. Comme elle n'entendait rien, elle inséra lentement dans la serrure la clé qui commençait à lui brûler les doigts. Elle grimaça légèrement quand la caverne d'Ali Baba ne s'ouvrit pas. Elle recula, posa les poings sur ses hanches et se murmura, les yeux fixés sur la porte:

Bon, ça, c'est fait... T'as plus qu'à te trouver un Institut, ma vieille, et à d'venir copiste...

Moitié grommelant intérieurement, moitié résignée, parce qu'on pouvait très bien s'attendre à quelque chose rationnellement mais ne pas l'accepter facilement, elle s'éloigna du bureau de la Grande Académicienne et partit à la découverte des autres portes que lui ouvrirait la clé d'Anne.

Elle mit bien plusieurs heures à fureter partout, découvrant plusieurs têtes connues à l'Institut de Sciences, certaines lui donnant envie d'aller saluer et titiller, d'autres juste de rester cachée. Mais même dans le premier cas, elle demeura discrète, et son tour du locataire fini, elle s'attaqua aux autres Instituts, certains grouillant d'activité, d'autres vides à rendre triste. Son visage exprimait tour à tour un large panel de sentiments, selon l'endroit où elle se trouvait et ce qu'elle y voyait ou ne voyait pas.

Une fois qu'elle eut ouvert la dernière porte autorisée par la Clé devenue majuscule, elle soupira, se rendant de plus en plus compte que choisir un seul Institut parmi tous relevait de la mission quasi impossible pour elle... Si le critère à retenir devait être son envie, elle se serait non pas divisée mais multipliée par quatre au moins... Du coup, il lui apparaissait clairement qu'elle devrait se baser sur autre chose pour faire son choix.

Tout en marchant de nouveau vers la salle ou l'avait accueillie Anne, elle réfléchissait aussi rapidement et intensément qu'elle pouvait. De retour au point zéro, elle savait que son choix était fait: oui elle avait choisi un seul, mais oui aussi, elle trouverait le temps d'aller ailleurs également... Elle cria, comme la première fois:

Anne, vous êtes lààà? Y a-t-il quelqu'un d'autres dans la baraque?....

Elle délaissait beaucoup trop l'Académie à son goût... Si seulement l'institut des Sciences avait pu trouver une façon d'étirer le temps...
Mais ses charges à la tête du Maine lui prenait temps et énergie qu'elle ne disposait plus pour sa chère Académie et pour son institut de Linguistique.
Heureusement, elle pouvait réviser le dictionnaire de chez elle, ce qui lui simplifiait grandement la tâche.

Elle profita d'un passage au Louvres pour faire un saut à l'Académie.
Elle marchait d'un pas rapide, sa longue cape verte d'Académicienne semblait flotter derrière elle. Ses longs cheveux bruns retombaient en cascade sur ses épaules, et elle envoya une mèche derrière son oreille.

A peine entrée, elle entendit une voix provenant de la salle des Pas Perdus.
Intriguée, elle s'y dirigea, pour y trouver une jeune femme.
Elle s'approcha.

Bonjour. Devez-vous absolument crier ainsi ?
Vous savez qu'on peut se faire entendre sans hausser ainsi le ton ?
Je suis Lys Monty de Saint-Pierre, Académicienne Royale. Que puis-je faire pour vous ?

Nombre de messages : 20 Date d'inscription : 25/04/2010

D'une courte visite à Montmorency avant le grand départ pour l'armagnac, la demoiselle avait longuement tourner et retourner la question. Que faire? Une envie qu'elle désirait suivre, une soif de connaissance qu'elle désirait assouvir. Il n'en avait pas fallu moins pour qu'elle se décide après avoir prit conseil auprès de sa Mère et de sa sœur à demander que voiture soit attelée pour aller se présenter au Palais des académicien. Court fut ce trajet tant espéré, court plus ou moins. Assez pour causer chez Agnès une nouvelle interrogation sur l'académie qu'elle souhaitait servir, toutes étaient si intéressantes. Bientôt, trop tot la voiture s'arrêta devant, elle lissa une dernière fois les plis soyeux de sa toute dernière robe et prit la main tendu du page qui l'avait accompagné. Quelques pas encore et elle fut introduite enfin dans l'institution.

Bonjour je me nomme Agnès de Carpadant puis-je avoir une audience auprès de l'un des Academiciens?

Et l'attente commença....

L'attente fut, du moins Sindanarie l'espérait, relativement courte. Prévenue par bruits de couloirs interposés (car les nombreux valets de l'Académie avaient le mérite de courir vite et de relayer avec une extrême efficacité tous les bruits qui couraient dans la Palais) de l'arrivée d'une Blanche Rouge (ou inversement), la jeune femme avait fait route toutes voiles dehors vers la Salle des Pas Perdus. Retenue en chemin par l'arrivée du jeune Von Wittelsbach, elle vit finalement Baile en conversation avec l'Académicienne en charge de l'Institut de Linguistique avant d'être interceptée par l'un des susmentionnés valets, lequel relaya le souhait d'une jeune fille arrivée depuis peu de rencontrer un Académicien. Bien. Sur un sourire amical et un signe à l'invitée attendue (laquelle ne semblait pas avoir amené le paquetage nécessaire à l'établissement d'un campement tout en portant, comme promis et une fois n'étant pas coutume, des braies), Sindanarie se dirigea vers la seconde personne qui occupait la vaste Salle, esquissa une révérence (car l'art des révérences complètes ne s'intuitait pas en quelques instants) et commença :

Damoiselle, bonjour. On vient de m'informer que vous souhaitiez rencontrer un Académicien... Alors en voici une. Sindanarie Carsenac, Grande Académicienne, enchantée. Que puis-je pour vous ?

Surtout, il fallait qu'elle garde son sérieux. Mais une furieuse envie de rire commençait à titiller la jeune femme. Oh, ça n'avait rien à voir avec la jeune fille qui avait demandé une audience, non. C'était juste qu'elle se remémorait les surnoms et allusions diverses à sa fonction dans les tavernes du Mans puis de Laval, allez savoir pourquoi...

Elle attendait Anne qui l'avait accueillie, ou une Grande parce que c'est toujours bien de rêver un peu, et c'est une Régente qu'elle vit d'abord apparaitre devant elle. Nooon, ce n'est pas que ça n'était pas bien, une régente, hein? Juste que la Baile, ben elle ne s'y attendait pas.

Et si elle n'avait pas été si cas désespéré que ça, elle se serait presque sentie toute petite sous la critique. Elle en resta néanmoins quelques secondes bouche légèrement bée, regardant Lysesl et ne sachant pas quoi répondre. Puis son naturel reprit le dessus, elle mit dans un coin de sa tête Laval et le Maine entier, lissa machinalement sa chemise, sourit à l'Académicienne, et s'apprêtait à répondre quand une première personne pénétra dans la salle, suivie pas très longtemps plus tard par m'dame la Grande.

Les yeux devinrent fente, l'air de dire "Han pourquoi ce n'est pas moi que vous v'nez cueillir, 'fin accueillir?", mais les yeux ne parlaient heureusement pas, parce que même si la courtoisie n'était pas le point le plus fort de la Baile, elle savait se tenir, des fois... Elle répondit par un sourire au salut de Sindanarie, puis tenta tant bien qu'mal de se concentrer sur la jeune femme en face d'elle, avec pour toile de fond les mots prononcés par la Limousine.

Bonjour Lys. J'suis Baile et j'suis aussi désolée d'avoir élevé la voix hein? M'enfin je pensais que personne n'était là et que personne ne m'entendait...

Elle se tut quelques très courtes secondes puis reprit.

Hmm... Vous pouvez faire au moins une chose pour moi, là. Me dire si ça vous va que j'vienne vous aider à l'Institut de... *Pas lexico la Baile, pas lexico...tourne bien ta langue rhooo* Linguistique...

Très vite, elle ajouta.

Ne vous fiez pas aux apparences hein? Je n'ai pas l'air très sérieuse ainsi, mais j'peux être très efficace quand il le faut.

Gérault qui passait à grand pas dans le couloir, un rien absorbé par des considérations métaphysiques s'arrêta net.
Il fit quelques pas en arrière et levant le nez du papier qu'il tenait entre ses mains tourna la tête vers l'embrasure.
De sa vie il n'avait jamais entendu pareille voie braillarde et tonitruante.

Ne sachant s'il devait lever les yeux au ciel ou sourire, il poussa la porte.

Bonjour Grande Académicienne, cette personne tombe à point il me fallait quelqu'un pour s'occuper de botanique !!

Que de monde dans la salle !
A la jeune femme à qui elle s'était adressée s'ajouta une autre jeune femme, suivie de près par la Grande Académicienne, dame Sindanarie, puis sire Geronimo.

L'envie fut grande de quitter la salle et de retourner sagement en son institut, prendre un peu d'ouvrage et retourner chez elle ou encore beaucoup de boulot l'attendait. Mais voilà... elle entendit les mots "institut" et "linguistique" dans la même phrase.
Elle regarda la jeune femme. Baile... ce nom ne lui était pas étranger... Mais où ?

Dame Baile, sachez que je ne me fie pas souvent aux apparences, et votre offre est certes intéressante, mais j'aimerais savoir ce qui vous intéresse, ce que vous attendez de l'institut de Linguistique.

Bien qu'elle espérait vraiment ajouter des copistes à son institut, le dernier candidat n'était pas resté très longtemps et n'avait pas vraiment donné signe de vie après les premiers jours. Elle voulait s'assurer que Baile était une candidate sérieuse, et non seulement de passage...

Pourquoi à chaque fois qu'elle s'apprêtait à répondre à Lysesl, il y avait une entrée, une femme, un homme, 'fin quelqu'un, pour la déconcentrer? Ses yeux s'agrandirent démesurément quand elle reconnut Géro, son plus vieil "ami-mâle" et la seule présence masculine qu'elle aimât dans sa vie, avec celle de Saian.

Non ses yeux ne se sont pas écarquillés par surprise. Elle savait très bien que le Dauphinois travaillait à l'Institut des Sciences. Ses yeux se sont exorbités parce que, depuis plusieurs semaines maintenant, à chaque fois qu'elle le voyait, elle culpabilisait à fond. Et dans sa tête, il y avait un cri, quelque chose du genre "Dieu du ciel en lequel je ne crois pas! J'ai encore oublié Gaudemar!". Bah là ça n'avait pas raté.... Car bien que Géro eût parlé de botaniste en s'adressant à la Grande, ce qui a priori laissait à penser qu'il parlait de la jeune fille en face de Sindanarie, la Baile avait pris pour elle ce mot et la grimace sur son visage était aussi terrible qu'un cri d'agonie. Quoi c'était exagéré? Non, non, vraiment... Malgré l'amour de la Baile pour le mari de Nyna, Géro avait cet effet culpabilisant et "agonisateur" sur elle...

Elle détourna brusquement la tête, s'accrochant désespérément des yeux à Lysesl, essayant de retrouver dans sa mémoire les paroles précises que la jeune femme lui avait dites. Une fois les mots remis dans l'ordre, elle tenta de se concentrer sur sa réponse. Dans sa tête, comme un leitmotiv, "Géro tu m'le paieras, Géro tu m'le paieras", et de ses lèvres, aussi clairement que possible:

Ce qui m'intéresse, c'est tout pour être honnête. J'aurais pu aller n'importe où, même en Sciences... - Evite de regarder Géro crénom! - Mais avec la clé d'Anne, pour ça j'criais son nom hein? j'ai fouiné partout où j'pouvais, et votre Institut m'a paru le plus vide et ça m'a fait réfléchir. Je n'suis pas le genre à passer des heures, spontanément, devant des livres ou dans une discussion philosphico-métaphysique. Je suis plutôt femme de terrain... Mais, pour ça je dis ne vous fiez pas aux apparences, j'adore les mots et j'adore notre langue. Et ca m'révolte un tit peu que ce soit justement cet Institut qui soit dégarni. Alors, comme j'ai du temps et de l'envie.. - Là, t'as l'droit de regarder Sinda, ma grande! - ben j'viens vous proposer mon aide et ma présence, ou inversement..

C'est fou comment parler d'une traite pouvait faire oublier les sujets épineux! Elle ne pensait même plus à Géro, la Baile, elle était prise par ses mots et elle ne voyait plus que Lysesl. 'fin la Grande aussi, restons honnête... mais elle avait banni le mot "botaniste" de son esprit pour les cinq minutes encore à venir. Elle se mordit la lèvre inférieure avant de rajouter, à l'adresse de la Mainoise.

Je n'sais pas ce que j'attends. J'imagine que c'est avec vous, si vous m'prenez, que je vais découvrir ce qu'on peut faire dans cet Institut et ce que moi j'peux y faire.

Elle plissa un peu les yeux pour éviter de sourire.

Ca vous dit alors? Vous et moi pour le meilleur et pour le pire? Pis si on doit divorcer, j'vous laisse un préavis de six mois? Ou alors vous m'essayez... - Elle toussota légèrement - vous me prenez à l'essai puis vous décidez plus tard..

Pardooon, m'dame la Grande, si vous m'écoutez. Je n'voulais pas vous faire honte hein?

Elle écouta attentivement la réponse de la jeune femme, et en fut satisfaite.
Elle avait bien raison... son institut était vide. Même elle n'était pas présente très souvent, travaillant de chez elle pour sauver le temps de déplacement.

Baile lui semblait enthousiaste, et elle avait bien besoin de cet enthousiasme. L'ouvrage ne manquait pas à celui, ou celle, qui s'y intéressait.
La décision fut prise assez rapidement. Elle esquissa un sourire. Ils se faisaient rares ces derniers temps.

Dame Baile, soyez la bienvenue à l'institut de Linguistique.

Fouillant dans une poche, elle en sortit des clés qu'elle tendit à la jeune femme.

Voici les clés de l'institut. Faites-en le tour, vous aurez accès aux bureaux.
Je vais vous laisser également l'adresse de ma messagerie personnelle. Il sera plus aisé de vous expliquer le travail de cette façon.

Elle nota l'adresse sur un parchemin, puis le lui tendit.

Prenez le temps de bien faire le tour.
Si vous le désirez, je me rendais justement à mon bureau, vous pouvez m'y accompagner.

Elle attendit un peu avant de quitter la pièce, espérant que sa nouvelle copiste l'accompagnerait effectivement.

Première réaction, se tourner vers Géro et lui tirer la langue. Dans sa tête, dans sa tête! L'air de dire, Géro, j'vais rejoindre le troisième homme de ma vie, ce cher bon vieux Françoys, et toi et moi on s'revoit à Gaudemar, promis etc...
Deuxième réaction, se retourner vers Lysesl, le visage rapidement remis dans sa position sérieuse. Dans un sourire, elle prit parchemin et clés, rangea le premier dans une poche, se mit à jouer machinalement avec les deuxièmes, puis trottina aux côtés de l'Académicienne.

Merci pour les clés, tout ça. Et oui j'vous accompagne, ça au moins je sais déjà faire!

Puis d'une voix plus basse

Mais maintenant qu'on est entre nous, s'il vous plait enlevez le Dame, j'm'y reconnais absolument pas... Même que j'ai l'impression que vous parlez à quelqu'un d'autre. 'fin voilà quoi...

Et avant de quitter définitivement la salle des pas pas si perdus que ça, elle jeta un coup d'oeil à la Grande, avec une envie pressante de lancer un "Ca, c'est fait!", mais elle mit tout dans ses yeux, qui brillèrent façon épée laser jedi. Puis la lumière intense disparut, et elle s'en retourna avec Lysesl.

Gérault regardait l'impétueuse avec un large sourire ... bien sûr qu'elle n'était pas venu la pour les plantes. Savait-elle seulement qu'elle le croiserait, il ne le pensait pas.
Chacune de leur rencontre était un réel plaisir pour le maitre académique, elle était comme toujours pleine d'énergie et un brin désinvolte.
Il laissa les dames discuter ne voulant en rien interférer dans leur conversation ...

Les voyant quitter la pièce il en fit de même pour retourner à son étude.

Nombre de messages : 20 Date d'inscription : 25/04/2010

[Mes excuses encore pour le retard]

Elle en était là d'admirer ce hall qui lui rappelait tant Montmorency une point de sagesse en plus. Impressionnée elle aurait peut être du l'être mais étrangement il n'en fut rien ou presque tant son envie de savoir était grand en ces temps. Une dame tout aussi élégante que apaisante s'avança vers elle pour se présenter comme la grande Académicienne. Révérence polie en réponse à la sienne Agnès lui sourie.

Bonjour madame. Je me nomme Agnès de Carpadant et oui en effet je souhaitait rencontrer l'un de vos académiciens pour postuler comme copiste.

Elle ne s'était jamais trouvée aussi sérieuse qu'en ces quelques mots prononcés.Serait-ce bien perçu, mal vu? Elle s'imaginait Mère dans une telle situation elle aurait était de même. Du moins la jeune fille tenta de s'en convaincre. C'était peut être cela qu'être impressionnée. Sentiment nouveau qu'elle n'appréciait guère. Une sourire amusée de l'académicienne eu tôt fait de la rassurer...

[Il n'y a toujours aucun problème Smile

]

Le calme revenait dans la Salle des Pas Perdus... Et une non moins calme et sérieuse jeune fille lui demandait de rencontrer un Académicien. Oui, se présenter comme la Grande Académicienne pouvait induire en erreur... Si elle indiquait d'entrée de jeu qu'elle était en charge de l'Institut de Lexicographie, ce serait probablement un peu plus clair qu'elle était un interlocuteur comme les autres.

Demoiselle, je crains qu'il vous faille être plus précise... Savez-vous de quel Institut vous souhaitez devenir Copiste ?

Par réflexe, les doigts de l'Académicienne avaient rencontré son trousseau et en avait tiré une petite clé. Et la jeune femme continua :

Si vous le souhaitez, vous pouvez visiter les lieux avant de me répondre, voir ce qui vous attire le plus, ce qui vous conviendrait le mieux... Cette clé vous ouvrira les portes les plus importantes pour cela. Si vous voulez faire cette visite d'abord, je vous attendrai ici, ce n'est pas un souci.

Un sourire chaleureux vint ponctuer les quelques phrases, en même temps que Sindanarie tendait la clé à la jeune Agnès.

Nombre de messages : 20 Date d'inscription : 25/04/2010

La était la question justement! Quel institut? Elle s'interrogeait depuis des jours et des jours sans trouver la juste réponse qui puisse la satisfaire. Il y avait là, les Belles Lettres qui l'a ravissaient et ici la lexicographie qui l'enchantait. Cruel dilemme. Les deux petites azurites observèrent le visage de la grande académicienne avec l'envie de la harceler de question et la retenue de seulement prendre la clé. Ce sésame qui lui ouvrirait enfin peut être les portes sur une réponse.

Bien l'institut des Belles Lettres me semble très intéressant tout comme celui de lexicographie. Mais je ne sais choisir encore. J'avoue que les deux m'attirent tant ils me semblent riches de savoirs. Faut il certaines qualités pour l'un ou l'autre?

Poliment, oui pour dissimuler son impatience de visiter les lieux, elle prit la clé et attendit la réponse.

La clé fut prise, avec une sorte de retenue. Nul besoin de dire que le coeur de l'Académicienne avait bondi quand elle avait entendu mentionner son Institut. Ce n'était pas arrivé depuis que le jeune Eoghan les avait rejoints, avant de se tourner vers l'Histoire... Des mois auparavant. Aristote, que le temps passait vite ! Mais trève de pensées inutiles. Il y avait une question qui attendait une réponse... Réponse qui vint, naturellement, après un court instant de réflexion quant à la manière de la tourner :

Les deux demandent des qualités assez similaires. Il vous faudra, quel que soit l'Institut que vous choisirez d'intégrer, faire preuve de curiosité, chercher les informations ou les textes dans les recoins les plus improbables, vérifier leur authenticité... Et, si vous voulez vous lancer dans les théories des Belles-Lettres, il vous faudra un esprit extrêmement affûté, un solide sens de l'analyse tout autant que de la synthèse. Les qualités requises me semblent donc un esprit agile et attentif, une organisation sans faille et de la curiosité. Enormément de curiosité...

Par Aristote, voilà qu'elle redevenait atrocement bavarde. Elle qui essayait pourtant de se modérer, de se corriger, elle retombait toujours dans les mêmes erreurs.

Vous vous ferez sans doute une idée de ce qui vous convient le mieux en parcourant les ouvrages déjà achevés. Cette clé ouvre les portes des scriptoriums des différents Instituts et vous donnera accès aux oeuvres achevées.

Bien, une fois que cela était dit, il ne restait plus qu'une chose à ajouter. Une toute petite chose pour conclure, ce que fit la brune avec un sourire chaleureux :

Prenez votre temps, surtout, en visitant. Je vous attendrai ici même. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poser.

Nombre de messages : 20 Date d'inscription : 25/04/2010

La petite écouta avec attention les parole de l'académicienne enfin il serait plus juste de dire qu'elle les bu littéralement. La curiosité? Nul doute qu'elle en était pourvu au point même d'en avoir agacé plus d'un de ses professeur jadis. L'organisation? Avait t-elle cela? Difficile a dire lorsque que l'enfant ci-présent n'avait jamais connue la vie qu'avec une cuillère dorée dans la bouche. Seul la perte d'être cher avait été son fardeau quasi quotidien en ses tendre années.

J'espère que je saurais en faire preuve.

Se disant la mini belle prit la petite clé et s'en fut le cœur battant à la quette de nouvelle découverte à travers l'honorable lieu en lequel elle se trouvait. Elle y passa une petite heure, plus, pas moins puis revint souriante vers la grande académicienne.

Vous avez vraiment une académie magnifique et passionnante Madame. Le choix n'est pas simple. Je pense du moins que je vais postuler pour l'académie des Belles Lettres avec j'espère quelque possibilité de passer de temps à autres en votre institue si cela m'est permis.

Transformer l'attente est un art. Il faut une certaine imagination pour combler les espaces creux d'un moment, d'une heure, d'un instant. De cela, la Grande Académicienne n'était certes pas dépourvue, car elle avait toujours en réserve sur elle un ou plusieurs parchemins, lettres, brouillons, notes ou documents, qui lui permettaient d'avoir toujours du grain à moudre. Et pour meubler le temps dont la jeune fille qui s'était présenté à elle pourrait avoir besoin pour explorer les lieux, Sindanarie choisit une lettre qui ne la quittait plus. Une de ces lettres que les fleurs bleues cachent contre leur coeur. Une de ces lettres que la guerrière qui sommeillait en elle serrait autour de son avant-bras, autour du poignard familier (on n'est jamais si bien servi que par soi-même). Bref, Sindanarie s'employa à relire cette lettre, dévorant chaque mot des yeux, en attendant le retour de la jeune Agnes. Retour qui ne se fit d'ailleurs pas attendre. Rangeant la lettre au son des pas qui s'approchaient, Sindanarie répondit avec un sourire à l'observation de la toute nouvelle Copiste de l'Institut des Belles-Lettres :

Cette Académie qui semble vous avoir tant plu est le fruit du travail de bien des hommes et des femmes, Damoiselle. J'espère que vous vous y plairez. Vous y êtes en tout cas la bienvenue.

Détachant quelques autre clés de son trousseau (car elle en faisait toujours faire des jeux d'avance, qu'elle distribuait au fil des arrivées), elle les tendit à la jeune fille en continuant, les désignant l'une après l'autre :

Sur un plan très pratique, voici la clé qui vous permettra de pénétrer dans le Bureau de l'Académicienne en chaire de votre Institut, Dame Anne de Culan. Celle-ci vous ouvrira le Scriptorium de l'Institut, et celle-ci, en cas de problème que vous ne pourriez pas régler au sein de votre Institut, est celle de mon bureau. La plupart des autres portes s'ouvrent avec les mêmes clés

Il restait un dernier détail auquel l'Académicienne n'avait pas apporté de réponse, ce qu'elle s'empressa de rectifier, avec un sourire :

Vous êtes naturellement la bienvenue dans tout Institut où vous pouvez et voulez apporter une aide, cela va de soi. Et naturellement, si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'en faire part.

Philios arriva à l'Académie Royale, et aprés que le garde lui eut demandé de décliner son identité, il lui demanda où se trouvait l'endroit pour les candidatures. Le garde lui indiqua la Salle des pas perdus. Philios s'y rendit donc. Là il trouva le salle des Candidatures.

Il attendit que vint son tour, puis s'adressant à la personne en charge :

Bonjour,
je me présente Philios. Je viens de la ville de Lourdes dans le Comté du Béarn.
Je suis actuellement étudiant à l'Université de Belrupt, où j'ai vu des ouvrages provenant de votre Institution.
Et celà m'a donné envie d'en savoir plus...

Je suis plus particulièrement intéressé par les Sciences.
J'aimerai savoir si vous recrutez en ce domaine.

Nombre de messages : 91 Date d'inscription : 13/02/2010

Un homme s'avança.

Bonjour messire.

Les Académiciens sont en élection, pour le moment, donc vous les trouverez difficilement avant quelques moments. Est ce que vous voulez quelque chose à boire?

[ Un peu préssé, désolé pour la pauvreté du Rp ]

Philios attendait dans la salle des Pas Perdus, en faisant les cent pas... quand un homme entra.
Il l'écoutat.

Non merci je n'ai pas soif.

Bien j'attendrai donc... Merci Messire.
Vous avez une idée du temps que prendra cette élection ?

Ah, la longueur des décisions, voilà bien quelque chose que l'on regrette toujours... Bref, ce fut une Sindanarie déjà en tenue de voyage qui allait traverser à toute allure la Salle des Pas perdus, sans guère s'arrêter, quand elle avisa un groupe de deux hommes (parfaitement, deux hommes forment un groupe). Un postulant qui attendait depuis bien longtemps une réponse, reconnut-elle avec un pincement au coeur, et un inconnu. Nouveau venu, sans aucun doute. Son visage ne rappelait absolument rien à l'Académicienne. Il ne travaillait pas à l'Académie, il n'en était pas membre. Pas encore, peut-être...

Modérant son pas, la jeune femme s'approcha d'eux, glissant sa cape azur encore pliée (ou roulée en boule, selon les interprétations) sous son coude pour en dissimuler aux regards un animal mythique cabré bien connu. Ne pas mélanger ses deux mondes avait longtemps été son mode de vie, et elle n'entendait pas en changer. Bref, s'approchant des deux hommes, elle leur adressa un sourire et dit, lorsqu'elle se fut mêlée à leur réunion :

Le bonjour. Messire Castello, je devrais bientôt pouvoir vous donner une réponse quant à votre candidature.

Puis, se tournant vers l'inconnu, la jeune femme continua :

Messire, bienvenue en ces lieux. Je suis Sindanarie Carsenac, la Grande Académicienne Royale. Puis-je faire quelque chose pour vous ?

Philios vit une belle jeune femme qui traversait la salle d'un pas rapide, en les voyant elle ralentit le pas et s'avança vers eux.
Elle se présenta comme étant la Grande Académicienne.

Philios la saluat en s'inclinant légèrement.

Bonjour Dame,
Je suis honoré de vous rencontrer.

Je me présente Philios, humble Béarnais.
Je suis actuellement étudiant à l'Université de Belrupt, où j'ai pu lire plusieurs ouvrages provenant de cette Institution.

Cela m'a donnée envie d'en savoir plus. Et me voila donc...

Il lui sourit avant d'ajouter,

J'aimerai savoir si vous recrutez dans le domaine des sciences, qui est celui qui m'attire le plus.

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